Niches protectrices
« En Alsace, l’imagerie religieuse offre une gamme très variée.
Du point de vue statistique, c’est l’imagerie de dévotion qui vient en tête (Andachtsbilder) ; les Saints protecteurs (Helje) occupent une grande place. » Arts et traditions populaires d’Alsace. Collection « Prestige de l’Alsace ». Georges Klein. Ed. Alsatia Colmar. 1976.
Si vous vous promenez dans le village ancien d’Ebersheim, vous pourrez découvrir sur le pignon ou sur la façade des maisons et même dans le bardage des granges ou des séchoirs à tabac, de remarquables exemplaires de niches protectrices (appelées aussi niches de protection, niches de dévotion ou encore niches pieuses).
Il en existe plus d’une trentaine et vous pourrez les découvrir au fil des rues à l’aide du plan ci dessous.
Il s’agit soit d’une cavité aménagée dans le mur ou le bardage, soit d’un coffret apposé au mur pour abriter derrière une vitre des statuettes de la Sainte Famille, de Saints et parfois des icônes.
Certaines maisons ont maintenu la tradition.
Un bon nombre d’entre elles représente des statuettes de la Vierge Marie, souvent en plâtre ou en bois, . D’autres mettent en scène à la fois les personnages de Jésus, de Marie, de Sainte Odile ou de Saint Antoine de Padoue.
D’autres encore représentent Saint Joseph portant l’enfant Jésus,
Une signification principalement religieuse
« La raison d’être de ces motifs d’inspiration religieuse est claire : il s’agit de mettre la maison entière sous la protection et entre les mains de Dieu, pour qu’il la couvre de son ombre bienfaisante». La maison alsacienne à colombage. Maurice Ruch. Ed. Berger-Levrault. 1977.
Ces niches pieuses attestent de la foi des habitants de la maison, ainsi que de leur appartenance à la religion catholique. Le porche de la maison d’habitation protestante se signale souvent par une plaque de pierre gravée d’un texte d’inscription biblique ou tout au moins religieuse.
Selon certains habitants d’Ebersheim concernés, beaucoup de niches protectrices auraient été construites sous l’influence de l’Eglise et du curé du village.
On pense qu’à l’origine, ces niches pieuses avaient un rôle de protection contre le feu, ce qui s’explique aisément dans un village d’agriculteurs (présence de nombreuses granges et séchoirs à tabac).