Histoire de la commune
De la légende de Dagobert à la mairie informatisée, beaucoup d’eau a coulé dans le Kiehbachel. Des siècles durant, le village a évolué au gré des grandes épopées de l’Histoire, les hommes ont travaillé la terre et modelé ces paysages de verdure qui caressent nos regards.
La chronique du village, écrite par M. Alphonse Lorber, dans les années soixante, nous livre des faits et anecdotes de notre histoire, l’évolution du nom du village, les autorités temporelles et spirituelles ayant des possessions au village, les invasions, famines et autres vicissitudes de l’histoire.
Les textes anciens nous rapportent les relations des habitants avec leurs souverains.
La guerre de Trente Ans, de 1622 à 1648, a laissé le village en ruines. Les habitants dispersés entre Dambach la Ville et Sélestat sont revenu petit à petit mais nombre de familles avaient été décimées. Tout était à reconstruire.
Les travaux récents de MM. Bisch et Balla, déposés en mairie, nous livrent les coordonnées de l’histoire des familles. Les habitants d’Ebersheim placés sous la protection de l’abbaye d’Ebersmunster, étaient soumis à l’impôt sur les successions. Après le décès, le prévôt abbatial cherchait une vache ou un cheval, la meilleure pièce du troupeau. En l’absence de bétail, la famille livrait un outil, une cognée ou un habit.
Les inventaires de décès, classés sous Châtenois, permettent de reconstituer les familles de 1600 à 1680. Les propriétés sont décrites avec tous leurs voisins. Dans ces écrits nous retrouvons l’inventaire complet des maisons et fermes du village jusqu'à la Révolution, les impôts à verser sur chaque propriété, les dettes actives et passives transmises à la succession, les partages successifs des propriétés et au passage, une coutume du village : la maison paternelle revenait au fils cadet en priorité.
Le village, entouré du Dorfgraben et du ruisseau, s’agrandit et les constructions s’étendent sur les jardins. Dès 1720 les premières constructions ont lieu entre le Dorfgraben et l’actuelle route nationale. De cette période, il reste la disposition des rues, l’église construite en 1768 et un certain nombre de maisons. Le hameau d’ILL peuplé de pêcheurs et de bateliers était rattaché à Ebersheim.
La vogue de la généalogie a conduit un nombre élevé de personnes à consulter les registres paroissiaux dont les plus anciennes inscriptions remontent à 1613. Il est intéressant de voir l’arrivée successive des familles depuis cette date.
La période de la Révolution de 1789 avec l’idée de liberté et d’égalité a laissé quelques traces au village. La forte emprise du clergé local a marqué la vente des biens nationaux cédés pour partie à des familles étrangères au village.
Au XIXe siècle, les écrits sont plus nombreux. Les comptes rendus des conseils municipaux augurent ceux de la municipalité actuelle. Il fallait trouver l’argent pour les routes, les dettes de guerres et l’entretien des bâtiments communaux etc... La population de notre village passait de 1 000 habitants avant la Révolution à plus de 2 000 habitants vers 1880. Le périmètre bâti du village progresse lentement. La construction dans des zones inondables est évoquée dès 1830. A côté de l’agriculture, se développaient les ateliers de tissage. Des documents intéressant la gestion de la commune sont remontés jusqu’aux archives nationales. Après 1860, la municipalité décida la construction de la mairie-école et l’école des garçons dépensant l’équivalent de 100 fois le budget annuel de la commune.
En 1870, l’Alsace fut annexée par l’Allemagne. Les paysans attachés à leurs terres, ont changé de nationalité. Les textes officiels ont été rédigés en allemand. L’instruction publique et l’administration allemande a laissé son empreinte sur la population. Cet épisode s’est terminé après une guerre meurtrière, une liste d’inscription sur le monument aux morts et des registres de réintégration dans la République Française.
De 1920 à 1939, l’administration française est en place. La mécanisation agricole connaît ses balbutiements. Les paysans cohabitent avec les ouvriers qui profitent des congés payés.
La deuxième guerre mondiale amène les mêmes changements que la première. Comme beaucoup d’alsaciens, les jeunes du village sont partis se battre contre un ennemi qu’ils ont rallié plus tard.
Le hameau d’Ill est rattaché à Ebersmunster dès la fin de la guerre.
Tabac, céréales, élevage font la réputation des agriculteurs d’Ebersheim bien au-delà du ban communal. Le village connaît un développement accéléré de l’agriculture avec son corollaire, le départ vers la ville de tous ceux qui y trouvent un emploi. Plusieurs lotissements sont réalisés pour répondre au besoin de logements et maintenir la population.